Loïc Féry, le Président du FC Lorient, a dressé un bilan du début de saison des Merlus, du mercato et évoque l’arrivée de Mickaël Landreau. L’importance des supporters lorientais est également abordée. Entretien.
Monsieur Féry, comment vivez-vous ce début de saison ?
Le début de saison du Club est satisfaisant à différents niveaux. Non seulement nous avons fait un bon début de championnat sur le terrain, mais je ressens également une atmosphère très positive à l’intérieur et autour du club. Après, nous savons que dans le football il faut faire preuve d’humilité et que le championnat de Ligue 2 est très compétitif, souvent jusqu’à la dernière journée. Il faut donc rester concentré : nous pouvons profiter de la sérénité actuelle, tout en ayant conscience qu’il y aura également des moments plus durs dans la saison dans lesquels nous devrons garder le cap, à tous les étages du club.
Le mercato vient de se terminer. Quel bilan pouvez-vous en tirer ?
La gestion d’un mercato d’un club descendant en Ligue 2 après 11 années en Ligue 1 est un sacré défi et je trouve que le club s’en est bien sorti, même si l’on peut toujours mieux faire. Le plus important pour moi était de définir dès fin mai avec Mickael Landreau, Fabrice Bocquet et Christophe Le Roux des objectifs sportifs à atteindre et de s’y tenir pendant toute la durée du mercato. Il y a avait 3 principaux objectifs :
- Le 1er objectif était de réduire la taille de l’effectif et partir sur un effectif autour de 25 joueurs. 17 joueurs ont quitté le club, soit en transfert ou en prêt ce qui est me semble-t-il plus que n’importe quel autre club de Ligue 2 lors de ce mercato et nous avons une taille d’effectif qui se rapproche de notre objectif initial. Je suis donc satisfait du travail effectué dans ce domaine.
- Le 2ème objectif était d’avoir un groupe très compétitif, composé de joueurs ayant envie de s’inscrire dans le projet du FCL. Par exemple, les prolongations de contrat de Sylvain Marveaux, Vincent Le Goff, Zargo Touré et Denis Bouanga, tous les quatre sollicités durant ce mercato illustrent bien cet objectif. A cela, nous avons réussi à nous renforcer sur certains postes avec des joueurs de qualité et d’expérience – comme Fabien Lemoine, Gaël Danic ou Felipe Saad – qui mettent du sens à leur présence au FC Lorient que ce soit grâce au projet proposé par le club et aux valeurs de notre territoire.
- Le 3ème objectif était de faire de la place pour des jeunes issus de notre centre de formation dans le groupe professionnel. En effet, grâce au travail de Régis Le Bris et de ses équipes ainsi qu’à la qualité de nos infrastructures sur Kerlir, nous avons un centre de formation qui est en constante amélioration. Toutefois, en jouant en Ligue 2, je voulais que nous donnions davantage l’opportunité à nos jeunes de s’imposer en équipe première. Cette réflexion a été permanente pendant la construction de notre effectif à cette intersaison et je suis satisfait de voir que des jeunes tels Ibrahima Conte par exemple arrivent à avoir leur chance à partir du moment où leur attitude est exemplaire.
Majeed Waris est toujours lorientais à l’issue de ce mercato. Comment l’expliquez-vous ?
Majeed bénéficiait d’un bon de sortie pour ce mercato à partir du moment où le club s’y retrouvait. Il aurait souhaité rejoindre la Premier League et nous souhaitions l’aider en ce sens. Nous avons eu des approches concrètes, mais aucune offre à la hauteur de nos attentes. De plus, dans les derniers jours du mercato, les difficultés liées à l’obtention de son permis de travail en Angleterre ont pu refroidir l’intérêt de certains clubs en Angleterre. Majeed fait donc aujourd’hui partie de l’effectif du FC Lorient. Je peux comprendre que cela soit frustrant pour lui mais durant ces deux dernières saisons, Majeed a démontré être un grand professionnel et s’est toujours battu pour le club. Je compte donc sur lui pour surmonter sa déception et nous aider à faire une grande saison en Ligue 2. Je ne me fais pas de souci concernant sa motivation car il est clairement dans son intérêt d’être performant chez nous et d’être à nouveau convoqué avec sa sélection nationale du Ghana. Je ne doute aucunement du fait qu’un jour c’est un joueur qui évoluera en Angleterre.
L’arrivée de Mickaël Landreau a insufflé une nouvelle dynamique au Club mais aussi chez les sympathisants du FCL. Etait-ce, pour vous, le premier objectif de sa venue ?
Dès notre première discussion après les barrages en mai dernier, Mickaël Landreau m’a convaincu que le projet du FCL était celui qui l’intéressait vraiment, de par les valeurs de notre club, sa stratégie de long terme et la qualité de nos infrastructures. J’ai tout de suite été séduit par l’homme, sa philosophie, sa modernité, son accessibilité et sa détermination, ce qui m’a convaincu à nous engager rapidement et sur la durée. Ensuite, je souhaitais que Mickaël Landreau construise son staff en travaillant sur la complémentarité des profils et leur unité. Force est de constater aujourd’hui que Mickaël Landreau et son staff ont clairement apporté un vent de fraîcheur et ont créé une dynamique positive en très peu de temps.
Suite à la rétrogradation du Club en Ligue 2, y a-t-il eu des modifications dans l’organigramme ?
Oui car j’ai pris la décision de simplifier notre organisation interne. Le FCL est une entreprise à taille humaine comme il y en a des milliers en France et nous nous devons d’être réactifs et concentrés sur l’action, plutôt que sur la parole. Ainsi, suite au départ d’Alex Hayes de ses fonctions de Vice-Président Exécutif du FC Lorient, Fabrice Bocquet, qui était précédemment Directeur Général en charge des activités administratives et commerciales a désormais une fonction élargie en ayant sous sa responsabilité l’ensemble des composantes du club. A ce titre, il a piloté en étroite interaction avec moi, et main dans la main avec Mickaël Landreau et Christophe Le Roux, notre Directeur Sportif, le mercato qui vient de s’achever. J’ai souhaité travailler avec une Direction jeune et dynamique. Je rappelle également, suite à la descente, avoir pris la décision de conserver l’intégralité de nos salariés en CDI. Le FCL est une entreprise de 135 salariés qui s’est fortement professionnalisée durant ses nombreuses années en Ligue 1. J’ai souhaité que nous gardions le même niveau de professionnalisme tout en faisant des efforts significatifs compte tenu de la baisse de nos ressources en Ligue 2 en diminuant fortement d’autres types de coûts de fonctionnement.
Que pouvons-nous vous souhaiter pour la suite de la saison et ces prochaines années ?
Tout d’abord, de continuer à prendre du plaisir et à faire en sorte que les Lorientais s’identifient à ce que véhicule le FC Lorient sur et en dehors du terrain. Malgré la déception de la descente qui m’a beaucoup affecté, nous nous sommes très vite concentrés sur notre capacité à rebondir et nous avons rapidement abordé cela comme l’opportunité de mettre à plat certains dysfonctionnements, sans tabou et démarrer un nouveau cycle sur de bonnes bases. Les premières semaines de cette nouvelle saison sont positives et vont dans le sens de ce que nous cherchons à mettre en place, même si nous savons que cet équilibre est fragile.
Nous avons la volonté d’aller le plus haut possible dans ce championnat mais nous savons qu’il faut faire preuve d’humilité et de courage car la Ligue 2 est un championnat très difficile avec des équipes de grande valeur. Nous avons un effectif compétitif et qui vit bien ensemble : cela dit, seulement 20% des équipes descendant de Ligue 1 en Ligue 2 arrivent à remonter immédiatement. J’ai donc parfaitement conscience qu’il faut être patient, tout en restant ambitieux car j’ai confiance dans le travail que réalisent les équipes du FCL.
Pour conclure, j’ai dit aux joueurs que notre priorité était d’aller à la conquête de nos supporters, et de tout donner pour créer une ferveur collective de plus en plus forte au stade du Moustoir et sur tout le territoire lorientais. A ce titre, je tiens évidemment à remercier tous nos fidèles supporters, qui sont la raison de vivre du FCL. Je veux remercier tous nos Partenaires de leur soutien. Je pense notamment à Jean Floc’h, B&B Hôtels, Breizh Cola et Virage Conseil qui n’ont pas hésité une seule seconde à nous suivre car ils croient en nos valeurs, notre travail et au nouveau cycle que nous initions.