Loïc Féry, le président du FC Lorient, tire aujourd’hui un bilan de la première partie de saison du FC Lorient.
Quel bilan tirez-vous de cette première partie de saison ?
Le bilan est positif. Déjà, nous avons su retenir les leçons du passé. Il a fallu prendre des décisions mûrement réfléchies et rapidement pour entamer un nouveau départ sur des bases solides qui entraînent le public avec nous.
Je tenais à ce que le nouveau cycle repose à la fois sur l’unité et sur un projet de club à long terme. La venue de Mickaël Landreau illustre cette volonté car c’est un homme de jeu, mais c’est aussi un homme de projet qui s’inscrit totalement dans l’esprit du FC Lorient.
N’était-ce pas un risque de prendre Mickaël Landreau qui n’avait jamais entrainé ?
On me demande souvent si j’ai pris des risques en recrutant un jeune entraîneur. Je préfère construire avec le fort potentiel d’un homme. Permettre de dévoiler des talents correspond aux valeurs du FC Lorient et aussi aux miennes. En plus de son expérience du haut niveau et de sa personnalité, ce choix répond au besoin d’unité puisque Mickaël a été adoubé par toutes les forces vives du FC Lorient. Directeur général, directeur sportif, directeur du centre de formation : nous étions tous séduits par sa vision d’un football moderne et son envie de comprendre. Cette convergence facilite chaque décision ; elle rend la vie au club beaucoup plus efficace, beaucoup plus simple et aussi beaucoup plus agréable.
Sur le plan sportif, un groupe s’est constitué et une philosophie de jeu se définit mais nous sommes encore dans l’apprentissage de la Ligue 2. Des équipes comme l’AC Ajaccio, Le Havre ou nos voisins brestois sont habituées à ce championnat et restent des adversaires redoutables pour la montée.
Comment expliquez-vous la création rapide d’une dynamique positive ?
Cette relégation a représenté un traumatisme pour tout le monde, dedans comme dehors. L’unité dont je parlais a permis de surmonter cette énorme déception et de la digérer rapidement pour partir en reconquête collectivement.
La personnalité fédératrice de Mickaël Landreau et l’intérêt qu’il manifeste pour la vie du club ne sont pas étrangers au climat. Avec son staff, il insuffle un vent d’air frais qui contribue sensiblement à entretenir l’enthousiasme.
Mais je voulais saluer le professionnalisme de nos équipes sportives et administratives. Leur attachement au FC Lorient n’a laissé aucun doute ; c’est tout un club qui s’inscrit avec détermination dans une spirale solidaire et positive.
De l’extérieur, on me dit que cette dynamique est perceptible et je m’en réjouis.
Quelles sont vos satisfactions ?
En premier lieu, je souhaite rendre hommage aux supporters qui ont su nous rester fidèles (4ème affluence de Ligue 2, derrière des villes comme Lens, Nancy et Reims). Eux aussi ont dû surmonter la déception pour nous suivre dans cette nouvelle aventure. Ils font vivre le Moustoir et l’engouement au stade, comme on l’a vu pendant le derby, représente un solide encouragement pour nous tous.
Par ailleurs, beaucoup de partenaires ont décidé de poursuivre à nos côtés. Je pense notamment à Jean Floc’h, B&B Hôtels, Breizh Cola, Virage Conseil, le CMB, BMW mais aussi aux nombreuses autres entreprises qui sont restées avec nous. Une nouvelle fois, je remercie tous ceux qui nous ont renouvelé leur confiance. Soixante nouvelles entreprises nous ont rejoints et nos espaces VIP se portent très bien. J’y vois le signe d’une attractivité qui se remet en place dans la ville autour du club.
Et sur le plan sportif ?
Sur le plan sportif, nous sommes satisfaits de notre mercato d’été. Le projet du club a pu convaincre et séduire les joueurs, c’était une étape déterminante pour la suite.
Au rayon des satisfactions, j’évoquerai tout d’abord les arrivées de Fabien Lemoine, joueur de grande expérience, de Gaëtan Courtet, attaquant de référence en Ligue 2 et habitué à ce championnat. La venue de Danijel Petkovic va également dans ce sens. C’est un jeune gardien international monténégrin à très fort potentiel. Ensuite, je parlerai des prolongations de contrat de Sylvain Marveaux, Denis Bouanga, Zargo Touré, Vincent Le Goff, tous très sollicités à l’intersaison. Elles représentent autant de signes positifs qui prouvent que le projet du FC Lorient est attractif. N’oublions pas non plus les prolongations de jeunes issus du Centre de Formation comme par exemple Mohamed Mara et Moussa Guel. Pour un club de Ligue 2, il n’est pas courant d’effectuer un tel mercato estival. Une gestion et des finances saines nous ont permis d’affronter la descente, nous nous sommes donné les moyens. Mais que des joueurs de qualité veuillent nous rejoindre montre surtout que le projet suscite un réel intérêt.
J’évoquais l’unité du club, elle se décline évidemment au sein de l’effectif. Le staff a installé des règles de vie très précises et les joueurs adhèrent à la vie du groupe. Nous avançons tous dans la même direction, avec les mêmes ambitions. Nous devons rester solidaires, concentrés, exigeants, et multiplier les efforts pour rejoindre l’élite du football.
Quels seraient vos regrets ?
Depuis la reprise du championnat, beaucoup d’énergie déployée, aucun regret donc. J’avoue tout de même un peu de frustration, et je comprends qu’elle soit partagée autour de nous. Malgré les 33 points qui restent un bilan très correct, on a le sentiment d’un gros potentiel qui aurait pu aller chercher beaucoup mieux. Comme disait le coach l’autre jour, « il faut être plus tueurs ».
Mais plutôt que des déceptions, je préfère évoquer les axes de progrès et regarder l’espoir. Le FCL est 1er du Championnat de Ligue 2 en 2eme mi-temps sur les 19 premières journées… et avant-dernier du championnat en première mi-temps. Ces chiffres indiquent clairement quels efforts fournir pour nous rassurer, et le match contre Bourg en Bresse confirme cette nécessité. Le staff a déjà commenté ce problème d’efficacité dans les entames, il y a du travail pour mieux équilibrer les rencontres.
Rappelons-nous que la Ligue 2 est un championnat difficile, il faut s’y adapter. Le retour de Fabien Lemoine va faire du bien et nous ne sommes qu’à un point du troisième. La montée va se jouer aux matches retour.
Quels sont les objectifs de la seconde partie de saison ?
Nous tenons sur la qualité et la profondeur d’effectif pour viser le plus haut possible, mais nous avons encore mesuré vendredi dernier le chemin qu’il reste à parcourir. Nous devons monter en puissance dans les prochains mois et nous battre jusqu’au bout pour les deux premières places, qui ne sont pas inaccessibles.
Souvenons-nous aussi que la Ligue 2 compte au moins dix anciens clubs de Ligue 1, et que seulement 20% des équipes rétrogradées remontent immédiatement.
Nous venons de quitter le podium avec 33 points : c’est plus que les deux clubs de Ligue 2 montés en mai mais moins que Brest, leader à la trêve l’an dernier avec 35 points.
A nous de mieux gérer les périodes de moins bien et de continuer à progresser. Le staff et les joueurs mesurent leur responsabilité et doivent continuer à tout faire pour réussir.
La route est encore longue, mais j’attends le maximum du groupe à la reprise car nous avons des échéances très importantes dès le début d’année.
La Coupe de France, est-ce un objectif ?
Nous sommes toujours dans la course. Lorient s’est qualifié face à des équipes amateurs locales dont on peut saluer le parcours. Les finistériens de Douarnenez et les morbihannais de Séné font d’ailleurs partie de l’Armada du FC Lorient. Nous avons des attaches toute particulières avec le milieu amateur que je tiens à rappeler.
L’ambiance qui règne autour de ces événements dépasse le football. L’émotion et le plaisir font toujours partie de nos objectifs, et j’espère que nous créerons une nouvelle émulation autour des Merlus.
Angers est un club sympathique qui nous donnera une nouvelle occasion de nous mesurer avec une équipe de Ligue1. Nous nous déplacerons au stade Raymond Kopa pour un match important, avec le but de poursuivre l’aventure.
Pouvons-nous nous attendre à des renforts / départs ?
Fabrice Bocquet, Mickaël Landreau et Christophe Le Roux mènent une réflexion active pour anticiper le sujet. Nous faisons un point une fois par semaine, et j’ai confiance dans la stratégie mise en place pour continuer à nous renforcer.
Les cas Mesloub, Mvuemba et Majeed sont-ils à l’ordre du jour ?
L’été dernier, Walid et Arnold avaient exprimé leur désir de quitter le club. L’opération de Walid a fermé toute piste de départ et Arnold n’a pas trouvé d’opportunité en temps voulu. Quotidiennement, ils font preuve de beaucoup de professionnalisme aux entraînements. Arnold a d’ailleurs intégré le groupe lors de deux rencontres de championnat. Ces joueurs ont donné au club, nous saurons être accommodants.
Concernant Waris, il bénéficiait d’un bon de sortie l’été dernier. Il souhaitait rejoindre la Premier League et nous étions d’accord pour l’aider dans ce sens. Je comprends sa frustration mais s’il veut intégrer le championnat anglais un jour, il doit être performant sportivement et aller chercher plus de temps de jeu. Un départ n’est pas à exclure, mais uniquement si le club s’y retrouve.
Actuellement, on parle beaucoup de Mattéo Guendouzi. Quel est votre regard sur sa situation ?
Mattéo a été formé au club, il est très talentueux et je ne cache pas que je l’apprécie vraiment. Je me suis particulièrement impliqué avec lui au moment de son premier contrat pro ou plus récemment dans la démarche de prolongation. J’ai aussi échangé avec son papa.
Au-delà d’affinités personnelles, je me range derrière les choix sportifs qui impliquent de s’intégrer au groupe sur le terrain comme dans le vestiaire. Je supporte à 200% le coach sur ce point, à Mattéo de montrer ce qu’il peut apporter dans ce sens.